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Je ne parle que par images... Il faut chercher le fil d'Ariane. Humm oui, le retrouver, ce n'est pas gagné. Mais enfin, bonne route ! S'il en est ... 

     

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IMAGES ALEATOIRES. LES THEMATIQUES DU LABYRINTHE...

Visages mythiques et têtes de morts... Passage initiatique... Femmes fatales et vilains messieurs... Textes sacrés et chants profanes...

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Cycles de vie et de mort... Schizophrènes et déesses reptiliennes... Soleils noirs... Envers des décors... Déluges... Irruptions... Feux, fièvres et sang... Jardins de Chine... Faunes humaines... Mondes engloutis... Energies fossiles et âmes fossilisées... Oeuvres divines et mortelles...




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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 20:17

 L'archipel du Japon regroupe un nombre incalculable de petits paradoxes qui méritent qu'on s'y absorbe au delà des poncifs... Terre ingrate et magnifique. Seismes et sources chaudes. Polution monstrueuse et politique écologique. Technologies de pointe et survivances immémoriales. Temple de la modernité et culte de la nature... Que d'étranges étrangetés ! Il s'agit donc d'une terre volcanique, fragmentée en myriades d'îles plus ou moins grandes, et essentiellement composée de montagnes.

fuji japon

La culture japonaise est qualifiée de "syncrétique". Alors faut-il penser qu'une multitude de cultes et de religions s'y seraient fondus ensemble dans une  harmonieuse symbolique ? Certainement pas. L'histoire du Japon n'est pas exempte de conflits culturels, d'ambitions meurtrières, de pouvoir dévolu aux religions d'état, de replis communautaires ou de persécutions. Mais cette histoire est irréductiblement autre que celle de l'occident. Ici, l'homme n'a pas eu à s'affranchir de son passé pour appréhender l'avenir; et l'ancrage dans une mémoire n'est pas synonyme d'obscurantisme. Les différents degrés de la croyance ne se succèdent pas dans une temporalité évolutionniste, mais coéxistent sous diverses formes. L'animisme originel y est toujours visible, tout comme le chamanisme, mais aussi le shinto et les influences venues d'ailleurs, telles le bouddhisme, le taoisme, le confucianisme, et nombre de nouvelles religions qui germent à chaque instant sur ce terreau (sans compter les présences chrétiennes, juives, musulmanes)... Une relation assez neutre avec les formes du culte, en somme.japon moderne Une attention qui se porte davantage sur l'essence d'une pensée que sur ses véhicules, quoique les véhicules ne soient jamais laissés de côté...

Il faut dire que le japonais raffole des "véhicules". Il observe, emprunte, reproduit, avec cette faculté d'appropriation qui lui permet de ne jamais se perdre lui-même. Mais outre le domaine de l'automobile (qu'on me pardonne cette pirouette), je voudrais souligner un secteur particulier à la pensée japonaise. Un secteur par lequel cette pensée s'est diffusée avec une dextérité comparable à celle des USA en matière d'icones et de ficelles hollywoodiennes.

Pour comprendre ce domaine, il faut commencer par poser la figure d'Ozamu Tezuka, déifiée au Japon en tant que mangaka. jardin-japonaisUn dessinateur qui fit des études de médecine... Je renonce à entrer dans les complexités d'une analyse qui tendrait à expliquer l'étonnante symbiose qu'il fit de cet art contemplatif et de cette science des organismes... Toujours est-il que sa personnalité explique a elle toute seule le gigentesque engouement qui existe aujourd'hui au Japon pour les bandes dessinées, toutes classes d'âges confondues. Certes, il n'est pas toujours aisé de percevoir la ligne directrice qui initia le phénomène au milieu d'une telle profusion de mangas (sans parler du redécoupage arbitraire de certaines oeuvres après exportation) mais quels qu'en soient les différents degrés, on y retrouve bien souvent l'effort d'un langage universel (d'où la désillusion programmée des fans qui ne connaissent le Japon qu'à travers les animes, et qui ne mesurent pas l'écrasante rigueur d'une société fondée le sacrifice).

 La déferlante des mangas n'est donc pas restée confinée à sa nation-mère, et les studios Disney tremblèrent eux-mêmes devant ledit Tezuka, au point d'en interdire les productions jusque dans les années 90 (via des pressions interposées, sans pour autant se priver d'y puiser quelques inspirations sans le nommer).

Né en 1928, Ozamu Tezuka se servit de cet humble support pour exprimer sa philosophie. Bien loin de s'en tenir aux mythologies japonaises, il s'aventura dans les corpus littéraires les plus variés des plus diverses cultures, cherchant toujours à exprimer le même message à travers une infinité de formes. Soulignons tout particulièrement dans son oeuvre le thème de l'objet qui parvient au rang de sujet à l'issue d'un long passage initiatique (pour le dire philosophiquement); ou du pantin de bois qui devient un vrai petit garçon (si l'on précise la référence à Pinocchio); ou encore de la machine qui acquiert une âme (si l'on nomme franchement Astro Boy). L'accent est donc résolument mis sur le cheminement plutôt que sur le dogme au pays du soleil levant. Il y a là quelque chose de l'ordre de l'alchimie, un peu comme l'espoir de tranfigurer tous nos relents en vocation sacrée. Hum, il se peut que j'exagère...

Quoiqu'il en soit, les voies de la transmission ne sont pas toujours où l'on croit.

 

chemin du japon

 

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 15:36

 

le jardin des délices de jerome Bosch

Quel peut être le dénominateur commun entre un peintre néerlandais du XVème siècle, un peintre afro cubain né d'un père chinois à l'époque des idéologies meutrières du dernier siècle, un peuple aborigène d'Australie cheminant déspérement à travers le Temps du Rêve, et un jeune artiste congolais inspiré par l'Espagne de Dali ?

wifredo lam jungle

Au fond, je l'ignore... Mais pour ce qui est de la forme, il y a là un symbolisme, un mysticisme, un hermétisme, un langage double ou triple qui ne se laisse pas saisir, un enchevètrement d'images, d'idées, de petits points. En somme : un labyrinthe.

 

RIVER OF LIFE

Un univers intimiste par touches, et collectif par nuances... Univers dont la beauté picturale est toujours prête à basculer dans une émotion ambigue. Etrangeté, angoisse, violence, enfers ? Je m'abstiendrai donc aujourd'hui de construire une critique et me contenterai de nommer les quatre auteurs des images qui tournoient dans ma tête depuis le levé du jour...

 Dans l'ordre d'apparition : Le jardin des délices de Jérome Bosch. Jungle de Wifredo Lam. La rivière de la vie du peuple aborigène (je n'ai pu trouver le nom de l'initié en question). Et la Bombe anatomique de Daddy Nganga Puati. A contempler sans modération...

 

Bombe anatomique Daddy Nganga Puati

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 22:30

nosferatu-et-adjani.jpg S'il est une créature fondamentalement répulsive qui n'a eu de cesse de cultiver l'ambiguité jusqu'à la plus subtile attraction, c'est bien le vampire.

Ce cadavre ambulant qui fut longtemps hideux dans les mythologies les plus diverses, acquiert (presque soudainement) un charme inattendu... La chose se révèle dans la littérature du XIXème siècle, au crépuscule d'un monde... Avec l'industrialisation, l'exode rural et la sécularisation, l'univers change de face. L'espoir d'avenir est grand, mais la nostalgie apparait presque aussitôt... Le vampire de Polidori en 1819, la morte amoureuse de Théophile Gautier en 1836, la Carmilla de Sheridan le Fanu en 1872, jusqu'au Dracula de Bram Stocker en 1897, constitueront le terreau d'imageries qui ne s'évanouiront ni au siècle suivant, ni au XXIème. Le vampire, peu à peu, s'éloigne des forêts obscures, des châteaux isolés, et se normalise. Ce maître du temps passé, issu de la noblesse guerrière, devenu rebelle à l'Eglise (selon le roman de Stocker), se retrouve donc à errer sans âme dans un monde qui ne lui reconnait plus aucune place, contraint de sucer le sang des vivants et de faire illusion. Or voilà justement à quoi l'individu déraciné des temps modernes va pouvoir s'identifier. Un parasite, certes. Un prédateur, mais souvent porteur d'une mémoire, collectionneur d'objets précieux, pourvu d'une culture, d'une histoire immense, d'un savoir vertigineux, d'un pouvoir surnaturel, et pourtant... impuissant devant un rayon de lumière ou le coeur d'un être humain. 

 Notifions expressément la beauté envoutante dont est presque toujours agrémenté notre cher parasite.

vampires3 

Le vampire est une image vide qui attire et aspire l'essence de ceux qu'il séduit. Un pur stimulus, sans espoir d'accomplissement. Une béance impossible à combler. Est-il donc étonnant de retrouver cette thématique dans une telle profusion de fictions contemporaines ? Certainement non. Tout cela est merveilleusement adapté à notre époque. Car après que les temples et les châteaux des anciens mondes se soient reversés, rien ne semble les avoir remplacés, exceptée la soif éternelle d'un peuple de "consommateurs" à la bourse toujours plus molle.

Le vampire, symbole de l'addiction sans fin, tourne en rond dans son caveau ou contamine tous ceux dont il croise le chemin, mais parvient cependant à jouir de sa triste condition, de par la fascination qu'il suscite. La beauté et la jeunesse lui sont indispensables. Que serait-il sans son image ? Un cadavre conscient de son état, et rien de plus. Il faut donc rendre cet état séduisant. Bien qu'il soit (techniquement) mort d'une mort éternelle, il préférera mettre en avant son immortalité. Comme le terme "mort-vivant" se prête au double sens, pourquoi s'en priver ?

 

Le cinéma, cette machine à produire des icones, n'est évidemment pas passé à côté d'un tel personnage. Au début du XXème siècle, le vampire est encore un objet d'horreur, quoique l'érotisme y pointe explicitement le bout du nez. Mais à la fin du siècle, la chose a atteint la fine pointe du star système. Les vedettes du box office, les monstres sacrés, l'élite, l'avant garde : tous sont susceptibles d'incarner le vampire. deneuve vampireCatherine Deneuve et David Bowie dans les Prédateurs de Tony Scott, en 1983, eurent un succès mitigé avant que ce film ne devienne culte. Mais la rencontre avec la conscience populaire ne tardera pas. Dans les années 90, Brad Pitt et Tom Cruise se glisseront à merveille dans la tombe. Dans la première décennie du XXIème siècle, le vampire se fait plus lisse et charmant que jamais. Il s'arrange gracieusement pour ne plus tuer. Il sait se fondre dans la masse et s'adapte désormais au contexte. Sanguinaire, il se contente pourtant de sang de synthèse dans la série True blood, ou de sang d'animal (pour les nouveaux Roméo et Juliette de Twilight). Solitaire, il use d'armes à feu, maîtrise la haute technologie et s'entraine au combat pour défendre son clan, dans les opus d'Underworld. Le voici romantique et protecteur, quoique toujours maudit... Une normalisation toujours plus grande. Un parasitisme toujours plus esthétique. L'acceptation d'une condition humaine universelle, irrémédiable mais sans jugement. Un vampirisme collectif, érigé en idéologie muette. Dans le film Daybreakers, le vampire dicte la norme et contrôle le marché dont la principale source d'énergie n'est autre que le sang humain. Un sang de plus en plus rare, mais une éternité toujours aussi séduisante aux yeux du plus grand nombre... Tant que demeure la séduction, après tout, on peut même trouver du charme à l'horizon d'un vampire... Tel semble être notre nouveau héros récurrent. S'il advenait que le cannibalisme succède au vampirisme avec la même sensualité, peut-être y verrions nous quelque chose d'inquiétant. A méditer...

vampires6

 

 

 

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 14:40
 Nommée Matakiterani (l’œil qui scrute le ciel) par ses habitants, l’île de pâques est aussi surnommée le nombril du monde… Cette île triangulaire, entièrement volcanique, sujette à d’importantes variations magnétiques, aux vents venus de l’Antarctique, aux saisons sèches comme aux saisons pluvieuses, quoique d'un climat tempéré, est avant tout connue pour les colosses de pierre qui s’y dressent mystérieusement.
Sculptées dans le basalte : type de roche issue de la lave refroidie, les statues de l’île de pâques ont suscité bien des interrogations. Les moais atteignent en moyenne 10 mètres de haut, pour un poids de quinze tonnes. Difficile, donc, d’imaginer comment furent transportés et érigés de pareils monuments sur cette île apparemment dépourvue de ressources, et dont la population semble avoir perdu la mémoire de ses anciens cultes. Bien des hypothèses ont circulé sur le sujet avant que l’énigme ne soit résolue par une vérité toute prosaïque, déjà vérifiée en d’autres lieux et d’autres temps, mais qui n’en finit pas de nous surprendre (pauvres humains)…
Les premiers explorateurs qui interrogèrent les indigènes à ce sujet se firent mystifier. Ces derniers prétendirent qu’il ne s’agissait pas de pierre, mais d’une sorte d’argile recouverte de cailloux après avoir été modelée. Hum…

En 1722, ce fut une flotte Hollandaise qui débarqua sur l’île, un jour de pâques. A cette époque, un culte solaire fut observé. Les explorateurs virent les indigènes allumer des feux aux pieds des statues, et se prosterner au levé du soleil. De telles observations n’eurent plus jamais lieu. En 1770, une flotte Espagnole débarqua et déclara l’île « territoire de sa majesté, le roi d’Espagne ». Ils la baptisèrent île San Carlos, et ne revinrent jamais. Une flotte Anglaise débarqua quelques années plus tard sous la direction du capitaine Cook, puis le Français La Pérouse en 1786. Les colosses de basalte gardèrent toujours leur secret…
 Lorsqu’il fut avéré qu’il s’agissait bien de pierres monumentales, et non pas d’argile, il circula une nouvelle invention sur leur mode de transport. En effet, les indigènes certifièrent que les colosses, une fois sculptés, s’étaient déplacés et mis en rang par eux-mêmes... En fait, la légende met en scène une sorcière opérant ce prodige par sa seule magie. Elle aurait un jour cessé de mettre les statues en mouvement, après avoir découvert que les sculpteurs avaient partagé entre eux un homard sans lui en laisser un seul morceau. Hum hum…
Ces anecdotes ont au moins le mérite d’illustrer la méfiance (voire l'ironie) de la population à l’égard des colons. Les premiers explorateurs furent d’ailleurs frappés de ne voir presque aucune femme ni aucun enfant sur l’île, alors qu’ils y rencontrèrent de nombreux hommes de haute taille et bien bâtis. Entre autres secrets, l’île recelait des cavernes et des souterrains où une partie de la population se préserva des visiteurs intempestifs… Pas assez préservée cependant, puisque les nouveaux venus apportèrent néanmoins leur petit lot de fléaux. En premier lieu : les rats. Il semblerait en effet que l’île de pâques ait été boisée autrefois, et suffisamment fertile pour permettre à une importante population de vivre dans l’abondance et de construire les échafaudages nécessaires à l’érection de leurs statues ; ce qui ne fut bientôt plus le cas. Les rats transportés dans l’île par les navires des colons, ainsi que les maladies coutumières qui décimèrent également les indiens d’Amérique et les aborigènes d’Australie, opérèrent ici aussi leur petit effet. Les noix de palmiers et de cocotiers alimentèrent peut-être ces rongeurs avant d’avoir pu germer. A cela s’ajoutèrent une vague de sécheresse, l'épuisement des ressources naturelles et des guerres cannibales entre clans, qui mirent un terme à l’ancien culte, sans qu’il n’en reste aucune trace dans les esprits.
 L’île n’en demeure pas moins énigmatique aujourd’hui encore, et d’autres légendes plus modernes continuent de circuler sur son compte. La plus tenace évoque une présence extraterrestre, naguère débarquée sur l’île pour y enseigner un mystérieux savoir et y essaimer quelques gènes avant de repartir dans un vaisseau, non sans avoir promis de revenir afin de récolter cette nouvelle race humaine. Les statues colossales feraient alors figure de témoins de ce très vieil épisode, attendant tranquillement le retour des extraterrestres, le regard fixé sur les étoiles. Hum hum hum…

 
L’hypothèse la plus plausible est que nous avons sous-estimé  les ressources et les techniques de cet ancien peuple, plongé dans l’oubli par des variations climatiques et des déséquilibres (internes autant qu’extérieurs). Pourtant, les cycles de la terre sont bien souvent liés à la vie et la mort des civilisations, et les changements climatiques comme les abus d'exploitation expliquent bien d’autres énigmes.


 
On a par exemple découvert d’étranges fossiles marins au milieu du désert. De très anciennes peintures représentant du bétail dans un paysage verdoyant figurent sur les parois des grottes, témoignant que le Sahara fut jadis peuplé et recouvert de fleuves et de prairies. La désertification ne s’est amorcée qu’un millénaire avant JC.
Au premier siècle de notre ère, le royaume d’Aksoum était l’une des quatre grandes puissances mondiales et jouait un rôle majeur dans le commerce maritime entre l’Inde et la méditerranée, exportant des matières telles que l’or et l’ivoire dans tout le monde antique. Ce royaume florissant qui correspond à l’actuelle Ethiopie, contrôlait alors le Yémen, le sud de l’Egypte, le nord du Soudan, l’Erythrée, le nord de Djibouti et le sud de l’Arabie Saoudite à partir du nord de l’Ethiopie (Aksoum étant une mégapole, et la capitale éponyme du royaume) sur une superficie de 1, 25 millions de km. Là encore, ce pays dont l’histoire passée reste bien souvent méconnue, nous évoque aujourd’hui la misère et l’aridité…
 
 Le temps n’est pas linéaire, bien que nous ayons tendance à croire qu’il progresse invariablement du passé vers l’avenir, il effectue plutôt des cycles. Certaines connaissances antiques sont bien plus avancées qu’au moyen âge, et certaines techniques oubliées, plus perfectionnées que dans l’époque qui leur succède. Citons à ce sujet quelques exemples pêle-mêle : des esquisses et des études découvertes dans des cavernes préhistoriques laissent supposer l’existence de véritables écoles d’art il y a plus de 15 000 ans. Les Aztèques avaient intégré dans leurs routes pavées un système de signalisation pour réguler leurs trafics. Des fouilles ont révélé des systèmes urbains de canalisation et d’évacuation des eaux, vieux de 4500 ans au Pakistan et en Inde, etc… Si toutes ces découvertes nous surprennent toujours autant, c’est que nous nous faisons une fausse image des temps lointains et de notre propre science. Nous imaginons volontiers des sortes d’arriérés vêtus de peaux de bête dont la moindre manifestation artistique ou la plus évidente réalisation technique nous remplit de stupeur. Certes, il est plaisant d’imaginer que nous ne pouvons qu’ « évoluer » et que le progrès sera plus grand demain qu’il n’était hier, mais l’histoire nous révèle une réalité plus inquiétante et plus complexe. Nul n’est à l’abri du déclin, et c’est aussi de cette façon que survient le renouveau.
 
Cette suite de morts et de renaissances semble toute naturelle pour ceux qui perçoivent l’aspect cyclique du temps, mais suscite beaucoup d’angoisse chez d’autres. Ainsi, certaines prophéties apocalyptiques ressurgissent aujourd’hui face aux bouleversements mondiaux. La fameuse prophétie Maya qui annoncerait la fin du monde en 2012, est en ce moment la plus en vogue. Or, il ne s’agit pas d’une « prophétie », ni de la « fin du monde », mais d’une sorte de table de calculs dont le point de départ correspond à l’apparition de la planète Vénus dans l’horizon terrestre et dont le terme vient clore un cycle de 5125 ans.

Certes, l’extrême complexité des calendriers Mayas peut prêter à confusion, et bien que je ne sache pas exactement décoder leurs calculs, je crois pouvoir affirmer que cette fin de cycle n’a rien à voir avec une
 destruction globale…

Il existe en outre d’autres prophéties, issues de l’ancien Testament, de l’Apocalypse de Jean, ou encore les prophéties des indiens Hopis d’Arizona, qui constituent des sortes de mises en garde. Ces derniers prophétisèrent que des hommes barbus ayant une croix pour emblème et venant par delà la mer de l'Est, allaient briser le grand cercle sacré de l’harmonie avec la
Terre-Mère en introduisant un mode de vie déséquilibré… On peut rester songeur, mais rien de magique en cela, car ce n’est pas une nouveauté.

Un aspect plus troublant réside néanmoins dans d’autres prophéties Hopis qui semblent s’être vérifiées au cours du dernier siècle, pour autant qu’on considère leur langage imagé. En voici quelques unes :
-          L’homme blanc dressera des fils de métal dans le ciel.
-          Le pays sera traversé par une géante toile d’araignée.
-          Les puissances du rouge, de la svastika et du soleil menaceront l’île de la tortue.
-          Une gourde de cendres tombera du ciel, brûlera la terre et l’empoisonnera pour des générations.
-          L’aigle marchera sur la lune.
-          L’homme blanc volera des roches sur la lune.
-          Une habitation dans les cieux au dessus de la terre tombera dans un grand crash, et apparaitra comme une lumière bleue.
Ces prophéties semblent correspondre respectivement au déploiement des fils télégraphiques, des câbles électriques et à la toile du web ; au trafic des lignes aériennes ; aux protagonistes de la seconde guerre mondiale (les rouges communistes, la croix gammée nazie) ; à la bombe atomique et ses radiations ; à la capsule Eagle I d’Apollo 11 en 1969 ; aux kilos de roches prélevées sur la lune et ramenées par les missions Apollo ; et enfin à la station spatiale américaine SKILAB qui tomba en 1979 et apparut comme un bleu brûlant à des témoins australiens. Cela dit, je n’ai trouvé aucune prophétie qui concernât 2012…

 
Lorsqu’un certain nombre de ces « prédictions » se fut accompli, les Hopis se sentirent autorisés à parler publiquement. Ils se rendirent plusieurs fois à l’assemblée générale des Nations Unies pour défendre leur mode de vie, et le droit à l’autodétermination des peuples indigènes.
Voici maintenant la lettre qu'ils écrivirent au président Nixon en 1970 :
 
 " L'homme blanc, dans son indifférence pour la signification de la nature, a profané la face de notre Mère la Terre. L'avance technologique de l'homme blanc s'est révélée comme une conséquence de son manque d'intérêt pour la voie spirituelle, et pour la signification de tout ce qui vit. L'appétit de l'homme blanc pour la possession matérielle et le pouvoir l'a aveuglé sur le mal qu'il a causé à notre Mère la Terre, dans sa recherche de ce qu'il appelle les ressources naturelles. Et la voie du Grand Esprit est devenue difficile à voir pour presque tous les hommes, et même pour beaucoup d'Indiens qui ont choisi de suivre la voie de l'homme blanc.
Aujourd'hui, les terres sacrées où vivent les Hopis sont profanées par des hommes qui cherchent du charbon et de l'eau dans notre sol, afin de créer plus d'énergie pour les villes de l'homme blanc. On ne doit pas permettre que cela continue. Sans quoi notre Mère la Nature réagirait de telle manière que presque tous les hommes auraient à subir la fin qui a déjà commencé. Le Grand Esprit a dit qu'on ne devait pas laisser cela arriver, même si la prédiction en a été faite à nos ancêtres. Le Grand Esprit a dit de ne pas prendre à la terre, de ne pas détruire les choses vivantes.
Aujourd'hui, presque toutes les prophéties se sont réalisées. Des routes grandes comme des rivières traversent le paysage; l'homme parle à travers un réseau de téléphone et il voyage dans le ciel avec ses avions. Deux grandes guerres ont été faites par ceux qui arborent le swastika ou le soleil levant.
Le Grand Esprit a dit que si une gourde de cendres était renversée sur la terre, beaucoup d'hommes mourraient, et que la fin de cette manière de vivre était proche. Nous interprétons cela comme les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki. Nous ne voulons pas que cela se reproduise dans aucun autre pays pour aucun autre peuple; cette énergie devrait servir à des fins pacifiques, non pour la guerre.
Nous, les chefs religieux et porte-parole légitimes du peuple indépendant des Hopis, avons été chargés par le Grand Esprit d'envoyer au Président des Etats-Unis et à tous les chefs spirituels une invitation à nous rencontrer pour discuter du salut de l'humanité, afin que la Paix, l'Unité et la Fraternité règnent partout où il y a des hommes."
 

J’ignore jusqu’à quel point, ils furent pris au sérieux. Ces indiens du nord de l’Arizona dont la langue appartient à la famille uto-aztèque, présentent quelques ressemblances avec les Mayas, pour ce qui concerne leur croyance en plusieurs mondes successifs. Leur référence aux « tablettes sacrées » qu'ils ont reçues, peut également nous faire penser aux gens du Livre et leur table de la Loi (juifs, chrétiens et musulmans). La plus part du temps, ils font référence au Grand Esprit. Quoiqu’il en soit, les Hopis ne se considèrent pas comme les seuls détenteurs de la vérité. D’après eux, d’autres peuples sont chargés de diffuser un message à travers le monde, chacun à leur façon. Toujours selon leurs croyances, l’homme rouge aurait été chargé de veiller sur la terre et la façon dont on la cultive. L’homme jaune aurait été chargé de veiller sur le vent et la façon dont on éveille le souffle en soi. L’homme noir aurait été chargé de veiller sur l’eau, ses cycles et sa circulation. Et l’homme blanc aurait été chargé de veiller sur le feu et la maîtrise de l’énergie…
Les Hopis vont même jusqu’à identifier précisément ces quatre peuples. Bien évidemment, l’homme rouge correspond aux indiens Hopis. L’homme jaune correspond selon eux aux Tibétains. L’homme noir correspondrait aux Kukuyus du Kenya. Et l’homme blanc correspondrait aux Suisses. Ce dernier point est assez étonnant, et on se demande ce que la Suisse a à voir avec la spiritualité et les peuples indigènes, mais après réflexion, on se souvient que Jean-Jacques Rousseau (philosophe genevois), au siècle des Lumières fut porteur d’un message assez similaire quant à l'état de nature. Malgré sa renommée, il préféra vivre en ermite, loin des artifices de la société, contrairement à Voltaire ou Diderot, ses contemporains français. Ceci n’est qu’une hypothèse...  Du reste, ces quatre peuples semblent en difficulté ou totalement en porte-à-faux, face à la maîtrise de leurs éléments respectifs… Notons que l’homme a été chargé de veiller sur la terre, la faune et la flore dans la genèse également, mais que ce devoir originel tarde à s'appliquer.

Dernière étrangeté : les Tibétains auraient rendu visite aux Hopis après la réalisation d’une autre prophétie (Tibétaine, cette fois !) : Quand volera l’oiseau de fer (avion) et que le cheval de fer courra sur les routes, le peuple Tibétain sera dispersé comme des fourmis sur la face de la terre, alors le Dharma viendra au pays des hommes rouges. A partir de 1970, le Dalaï Lama accomplit la prophétie… Qu’il s’agisse de transmettre une sagesse ou une science oubliée, la chose aurait plutôt tendance à nous laisser sceptique, mais pour des hommes qui ont gardé la mémoire des mondes qui furent avant ce monde, il n’est pas si difficile de prophétiser ; car il leur suffit de se souvenir du passé pour décrypter l’avenir…
 
On s’étonne bien souvent de découvrir de glorieux vestiges dont les héritiers semblent amnésiques, dépourvus de force ou de savoir, peinant sur un terrain devenu stérile. On se demande ce qui a bien pu interrompre la transmission, la croissance ou l’épanouissement d’une descendance tombée sous le joug étranger, minée par des guerres intestines, ou totalement évanouie, mais il n’est pas si facile de maintenir la transmission, ni l’équilibre avec les éléments. Parfois, certaines évidences se transforment en énigmes, et il faut alors savoir se retrouver soi même, avant de pouvoir retrouver la clef du mystère.


 
 
Et pour les amateurs de mythes et fantasmes en tous genres, voici maintenant la bande annonce de "La machine démonologique", un essai qui aborde la thèmatique sous l'angle démonologique... Mais évidemment, qu'est-ce que la démonologie ? Hmmm...
 
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 14:30

Berlin_Wall_1961-11-20.jpgAujourd'hui, en cet anniversaire de la chute du mur berlinois : un petit retour sur ce parfait symbole des "murailles idéologiques"... Et pour illustrer ce symbole par un autre symbole (oui oui, c'est ma spécialité), j'ai choisi une petite chanson de Marlène Dietrich.

 

En voici les paroles, restituées en bon allemand :


JOHNNY


Johnny, Wenn Du Geburtstag Hast,Marlene_Dietrich-04.jpg
bin ich bei dir zu Gast die ganze Nacht.

Johnny, ich träume soviel von dir,
ach, komm doch mal zu mir
nachmittags um halb vier.

Johnny, Wenn Du Geburtstag Hast
und mich dein Arm umfaßt die ganze Nacht,

Johnny, dann denke ich noch zuletzt,
wenn du doch jeden Tag Geburtstag hätt'st.
(bis)

Marlène Dietrich naquit à Berlin en l'an 1901, et ne fut pas simplement la spectatrice des turbulences idéologiques qui agitèrent ce siècle... Sa naturalisation américaine et sa prise de position anti-nazi lui valurent quelques crachats lorsqu'elle tenta un retour au pays. Star hollywoodienne par excellence, elle ne fut pourtant pas épargnée par le maccarthisme, et figura sur la liste noire du cinéma dans les années 50, au plus fort de la guerre froide...
Quant à cette charmante petite muraille, érigée dans la nuit du 12 août 1961, qui tomba le 9 Novembre 1989, et qui séparait auparavant la RDA de la RFA,  elle fut le dernier "emblème" de ladite guerre froide. Ici : les rigueurs du système communiste, et là : les séductions du monde libre, sur fond de libéralisme marchand... Entre les deux : 302 miradors, des chiens d'attaques, des gardes soviétiques armés, du béton et des barbelés... Depuis la chute de ce rideau de fer, le paradis tarde pourtant à s'instaurer sur le globe. Comment donc est-ce possible ? Les choses ne seraient-elles pas aussi manichéennes ? Hohohooo...

 

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 16:03
Tout comme le labyrinthe ou la pyramide, il s'avère que les pierres levées du mégalithique sont des sépultures... Il est vrai que leur orientation et leur agencement ne sont pas anodins. Les mégalithes de Stonehenge révèlent un rapport à l'astronomie, tandis que les mégalithes anthropomorphes de l'île de pâques combinent à la fois un culte et une science solaires, tout en gardant un aspect "sépulcral". Ainsi, des cadavres continuèrent à être enterrés au pied des statues bien après que leur culte eût cessé... Si le mystère demeure ou que l'on doute encore de l'usage de ces monuments, c'est qu'on n'y retrouve pas forcément les ossements attendus. Alors que serait une tombe sans mort ? Et peut-on encore lui donner le nom de tombeau ?

Pour répondre à cette question, il faut chercher la réponse dans l'homme qui érige ces pierres, et sonder l'esprit qui habite cet homme... Il n'est pas impossible d'en retrouver la trace, car cette humanité là ne se cantonne ni à un espace ni à un temps déterminé, et que l'on observe de pareils monuments dans toutes les régions du monde et à toutes les époques, quelles qu'en soient les variantes. Il s'en érige encore...
L'homme du mégalithique ne voit pas la tombe comme un lieu de repos éternel, mais comme une voie de passage. Ici la tombe joue le rôle du temple ou du sanctuaire. Elle habrite un rite sacré. Le cadavre déposé en ces pierres va suivre un processus qui s'achèvera par l'épreuve du feu. Au bout d'un certain nombre d'années (sept ans dit-on), les ossements sont rejetés péle et mèle, voire entièrement détruits. Il ne reste que l'âme du mort, délivrée, attendant de reprendre corps à travers une femme. L'esprit sort de la mort par la tombe et revient à la vie par la chair. Certaines femmes se rendaient même tout exprès auprès des pierres pour animer leur enfant à venir d'un esprit de leur lignée (ou pas). L'homme du mégalithique ne croit pas en un "autre monde". Les pierres ne sont pas une porte sur l'au-delà, mais sur ici même. Cela dit, il n'était pas aisé de revenir d'outre tombe, et ce cheminement dans les ténèbres ne trouvait pas automatiquement d'issue dans une vie nouvelle. La femme, apparemment, n'avait pas droit à ce traitement, étant elle-même matière et réceptacle, reflet du sanctuaire et finalité. Elle n'avait rien à découvrir par là, puisqu'elle devait être découverte. Plus tard, certains résidus de cette croyance mal comprise aboutirent à l'idée d'une femme sans âme...
Mais les rituels diffèrent les uns des autres, et certaines pierres monumentales sont parfois érigées du vivant de l'homme (précisément quand l'homme parvient au statut d'homme)... alors mes affirmations ne pourront pas toujours se vérifier sur le terrain. On  a déjà fort écrit sur le sujet, bien des choses contradictoires, et il est vrai que je n'y étais pas.

C'est une chose que je me suis souvent dite, car je n'ai pas à y être...
 
 
Et pour les amateurs de mythes et de fantasmes en tous genres, j'ajoute cette vidéo : la bande annoncé littéraire de la "La machine démonologique", un essai qui aborde ce genre de mystères sous l'angle démonologique. HOOOOOOOOOOO
 
 
 
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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 19:59

Autre univers tout en labyrinthes... Les terres d'Océanie.
Et d'ailleurs, est-il autre, cet univers ? Les paysages, là bas, sont un monde cérébral. Une émanation des idées (presque platoniciennes) jaillies le temps du rêve. Des dieux et des déesses-serpents créèrent ce monde à mesure qu'ils ondulaient sur les eaux et la terre, puis engendrèrent les hommes, les bêtes, et d'autres créatures qui poursuivirent leurs oeuvres avant de se réfugier dans les crevasses, sous les rochers, au fond des mares ou des cavernes. Les wanjinas sont précisément des esprits de l'eau et de l'ombre, représentés comme de petits spectres sans bouche aux yeux béants.
 Ces images fantomatiques donnèrent à certaines âmes crédules (des touristes, je suppose) l'idée qu'un groupe d'extraterrestres serait passé par là en des temps ancestraux. Ces wanjinas ne sont pas des humains, certes, et la légende raconte que certains d'entre eux se changèrent en "voie lactée"... 
Plus sérieusement, les paysages décrits dans les mythes australiens sont toujours d'une terrifiante exactitude topographique. Et même en ce qui concerne l'histoire ancienne, des scientifiques se sont amusés à vérifier la concordance du mythe et du site, avant de s'incliner devant cette étrange base de données ambulante... Mais peut-on encore lire l'histoire sacrée dans le paysage australien ? Humm... pas sûr. Aujourd'hui, les initiés consentent à peindre le rêve ailleurs que sur le sol. Autrefois, il fallait couvrir la terre de son propre sang sur une surface importante, attendre qu'il ait séché, et tracer les figures du mythe dans ce sol rouge, au cours d'un cérémonial complexe. Seuls des êtres ayant effectué un long cheminement pouvait ainsi faire ressurgir le "temps du rêve" et pénétrer dans l'invisible... Aujourd'hui, on peut se procurer des toiles à Paris.
Mais j'aime à croire que le grand serpent arc-en-ciel ondule et se déroule partout où il peut s'engouffrer. Ce serait drôle, qu'il se mette à ramper dans le salon d'un collectionneur d'objets d'art primitif, et qu'il trouve le moyen de s'incarner dans une civilisation si opposée à son esprit. Quoique... n'ai-je pas fait l'analogie avec les idées de Platon ?
Laissons donc onduler le serpent. Qu'il trace son chemin ici-même, s'il le souhaite. Il y a bien longtemps que je le suis des yeux...

 

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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 22:04

 

 Il y a une image de la femme fatale, issue tout droit du film noir, et parfaitement incarnée par Ava Gardner dans Les tueurs ... Cette image de l'actrice assise sur une table ronde,  les jambes croisées et découvertes sous une robe-foureau noire, une lampe braquée sur elle, le regard noir et fixe sous sa chevelure noire également, a si bien marqué les esprits que bien des gens ont longtemps cherché en vain cette scène dans le film. Or la pose n'y figure pas comme telle. Seule l'atmosphère y est.

 

ava-gardner-dans-les-tueurs.jpg
La fatale petite créature du film, menteuse et déloyale, nous renvoie comme toujours à la vieille image d'Eve (encore, oui) mère originelle du péché et de la mort. La première femme fatale, donc. Mais si je prends la peine de m'arrêter sur cette image, c'est que je viens juste de remarquer l'analogie entre les "noms" de ces deux personnages. Certes, il est facile de noter qu'Eve et Ava ont la même racine. Mais que dire de Gardner, étrangement apparenté aux mots garden et gardener qui nous renvoient au jardin et à la fonction première que l'homme Adam y occupait ? L'analogie est sans doute fortuite, mais bon... D'ailleurs, Ava Gardner, déjà associée dans nos mémoires à la sensualité brute, est sans doute plus connue sous un autre surnom : le plus bel animal du monde.

Loin loin loin de cultiver les fruits défendus de cet immémorial Eden, je vous laisse admirer l'ombre planante de la pécheresse qui (outre la connaissance bien mal acquise) n'en finit pas de servir de muse.

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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 19:21

Une légende relate l'existence d'une citée merveilleuse, un peu dans le genre de l'Atlantide, qui aurait elle aussi sombré dans les flots lors d'un énième déluge, et sur les vestiges de laquelle le peuple inca aurait bâti sa culture... En vérité, il n'existe pas de traces de cette cité, excepté un temple retrouvé sous la surface du lac Titicaca. Un temple solaire, je suppose. Il faut pouvoir imaginer le feu jaillaissant des eaux, car la mythologie inca représente ainsi la naissance du dieu des dieux (le soleil) sortant tout naturellement de ce lac avant de créer le reste de l'univers.


Le mythe des mondes engloutis, menacés d'engloutissement, ou subitement exhumés de leurs ténèbres, est un grand classique. Il ne s'agit même pas vraiment de "mythes" au sens où on l'entend, mais de choses quotidiennes... Il y a des cités englouties ou brisées par les eaux, par la boue, le magma, le vent, etc... dont on retrouve après coup les vestiges. Les petites maisons de bois américaines sont fréquemment emportées par le vent, après quoi les survivants reconstruisent gentiment leur demeure, toujours en bois. Là où les tornades sont les plus fréquentes, c'est dans le centre de l'Amérique du Nord, à l'est des Rocheuses. On les retrouve sur les états situés dans le "Chemin des tornades" (i.e. Oklahoma, Nebraska, Kansas et Missouri). Cela donne envie d'imaginer un dieu aérien, probablement celui du tonnerre, vénéré parmi les indiens qui connaissaient bien leur terre... Toutefois, les indiens d'Amérique ne sont pas les seuls à avoir vénéré ledit Tonnerre qu'on retrouve également en occident sous les traits de Zeus... Mais je m'éloigne de la question.
Revenons à l'engloutissement. Peut-on être englouti dans la vie de tous les jours ? Et est-il vrai qu'un astre macrocosmique puisse en faire l'expérience ? Je crois que oui. C'est très naturel, pour les hommes comme pour les astres, au physique comme au psychique.
En naissant, tout d'abord : nous passons de la douce poche d'eau tiède où nous barbottions, à l'air abrupt et froid du monde terrestre. C'est pourquoi nous hurlons en venant au monde, je suppose... Et puis, les chocs de ce type se répètent et n'en finissent pas, tout au long de notre vie jusqu'à la mort. Des formes d'engloutissement de plus en plus subtiles...
Quant au soleil, lui-même, ça dépend de sa taille. Lorsque la masse d'une étoile est importante et qu'elle arrive en fin de vie, l'étoile manifeste une force ultime pour dégager sa matière hors d'elle, et explose. Ceci est la plus belle mort que puisse rêver une étoile. Mais parfois, elle ne parvient pas à faire cet ultime effort, et c'est alors qu'elle se replie sur elle même. Dans le langage astrophysicien, cela se nomme : effondrement du champ gravitationnel. En clair, ça signifie que sa masse s'effondre de façon à ce que même la lumière soit entrainée vers le bas, créant ainsi un trou noir. Plus aucun rayonnement ne s'échappe de cette étoile morte, laquelle se condense en un point infime d'une lourdeur telle que tout autre astre passant à proximité, risque de basculer dans ce champ de gravité et de s'y engloutir. En langage médical, cela pourrait être une dépression fulgurante... Cependant, certains scientifiques ont découvert un rayonnement spectral, composé de particules singulières, allant plus vite que la lumière, et parvenant à s'échapper du trou noir. On peut donc espérer que ces particules échappées réduisent progressivement la matière de l'effondrement jusqu'à l'irruption de la lumière et qu' après plusieurs millions de milliards de millénaires de retard, l'explosion libératrice se fasse malgré tout. Mieux vaut tard que jamais.

Pour ce qui concerne notre système solaire, cela n'arrivera pas. En effet, notre soleil est trop petit pour exploser ou pour s'effondrer sur lui même. Il va donc se dilater, devenir une géante rouge, puis se refroidir lentement, jusqu'à devenir une naine blanche... Une petite mort, à petit feu, donc. Mais nous ne serons plus là pour le voir (brûlés par les émanations de la géante rouge).
Bref, les éléments dont nous sommes constitués nous parlent à tous les niveaux de la nature et du cosmos. Et il n'est pas si rare de croiser un soleil englouti dans l'immensité de l'univers...

 

boule-de-feu_.jpg

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 12:02

Il y a toujours quelque chose qui germe quelque part, et que l'on cultive (ou pas).
Des jungles et des jardins, oui... Mais aussi des terrains vagues, des marais, un terreau quelconque, enfin.
J'aime beaucoup les jardins chinois et japonais. On y trouve toujours un plan d'eau (un lac ou un étang). Des roches. Des floraisons particulières. Un exemple d'architecture...
Tout y semble toujours très naturel. La main de l'homme y reste discrète, quoiqu'il y ait sans doute une grande dextérité derrière ce naturel apparent.
Bien loin de cette influence taoïste, se déploie le jardin français. Ici même, dans ce labyrinthe, nous errons présentement parmi des formes géométriques et des conceptions dévolues à l'"hermétisme". Ce n'est pas en pleine nature que nous nous promenons, mais dans un dédale cérébral.
Au moins, nous sommes prévenus.


Le jardin n'a rien d'anodin. Non non non. Il a un rapport direct avec l'homme depuis son apparition sur terre, ou sa création dans l'univers... La génèse à laquelle se rapportent les trois monothéismes évoque le rôle d'Adam dans le jardin originel. Cet Eden...
Certes, les chinois ne s'y réfèrent pas, mais il y a des choses qu'on sait sans savoir.
Adam, donc, était sensé nommer les êtres vivants; puis leur ayant donné un nom, en prendre soin et les cultiver.
Et puis, je ne sais pas ce qui s'est passé (enfin si, tout le monde le sait : la connaissance!), mais la terre lui devint hostile, et il fallut qu'il l'exploite durement pour en tirer quelque chose...
Ensuite il y eut des jungles farouches, mais aussi des déserts. Nos jardins d'origine sont désormais invisibles. En faisant très attention, cependant, on peut voir le jardin dont nous sommes issus et qui nous suit partout comme une fine atmosphère. Ce jardin nous révèle...

Le mois dernier, un ami me montra son jardin. Ce n'était pas vraiment le sien, mais aujourd'hui je sais que ce n'était pas par hasard. C'était un bien triste jardin... Il y avait quelques fleurs, mais généralement artificielles, parsemant des blocs de pierre à quelques mètres au dessus d'ossements humains. Il y avait aussi un tas de petits objets déposés sur les tombes : des jouets, des figurines et des portraits. Et quelque part ailleurs, dans une autre ville, il y avait des gens et une jeune fille en deuil. Au départ, je ne fus pas choquée qu'il m'emmène visiter un cimetière (parce que c'est calme et reposant, un cimetière, et puis ça peut ête beau). Celui ci n'avait rien d'extraordinaire, et ce ne fut qu'après coup que je me rendis compte qu'il s'agissait de son jardin personnel, rempli d'objets inertes.
Il était joyeux, cependant, et d'humeur légère au cours de cette balade. Mais d'une joie déplacée. D'une joie malsaine, même.
Je crois qu'il n'avait pas conscience de ce qu'il me montrait...


Quand j'étais enfant, je passais l'été dans un jardin sur la côté d'azur. Il y avait des fruits qui poussaient sur les arbres. Des figues et des amandes. Au sol, il y avait des tomates et des melons. Les melons avaient poussé tout seuls, dit on, sans qu'on les ait plantés (parce que c'est à cet endroit qu'on avait coutume de jeter les pelures, je crois).

Pour lors, je suis allée faire un tour au Louvre, et j'ai traversé le parc (le jardin des Tuileries). J'ai longé la fontaine. J'ai pensé aux jardins occultes et à mon labyrinthe circulaire. Je ne sais pas si je suis partie du centre et que je me dirige vers des cercles de plus en plus larges et englobants, ou bien si je me dirige vers un point central, au coeur du labyrinthe. On ne sait jamais trop où l'on va.
Je n'aime pas les jardins stériles. Je n'aime pas les jardins d'objets et de miroirs en trompe l'oeil. J'aime les jardins que produisent quelque chose de vivant.

Quelque chose à laquelle on puisse vraiment donner un nom...

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